Daours et Vecquemont, deux villages dans la Grande Guerre

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Au printemps 1918, Vecquemont et Daours, sont épargnés. Comment leurs habitants ont vécu la guerre ?

 

Même si le front s'approche au printemps 1918, au point de mettre ces deux villages situés en rive droite de la Somme, à portée de canon des troupes ennemies positionnées autour de Villers-Bretonneux, l'ennemi n'atteindra pas le fleuve. Les villages de Daours et de Vecquemont seront majoritairement épargnés.

Peut-on pour autant dire que, pendant ces 5 années, leurs habitants n'ont pas connu la guerre et ses horreurs ? Certainement, non.

Dés le départ des 76 mobilisés (sur 769 habitants) fin août 1914, l'ennemi cantonne et sévit: vols de denrées, animaux et matériels. Les régiments français réquisitionnent chevaux, ânes, voitures empêchant peu à peu l'exploitation des 29 fermes des deux villages. Des tranchées sont creusées. Loin du front, les installations ferroviaires et les ponts sur la Somme provoquent des bombardements aériens: le pont de Vecquemont est détruit.

A l'été 1915, le département est sous autorité militaire britannique, les troupes s'installent: campements de toile pour la troupe, logements au château de Daours et dans les maisons de maîtres pour les officiers.

Préparant l'offensive alliée du 1er juillet,  les Britanniques construisent une ligne de chemin de fer entre Vecquemont et Contay, pour acheminer matériel et vivres, transporter les blessés de la Bataille de la Somme. De gigantesques villages de toile s'implantent. En mai 1916, Vecquemont, Daours et Heilly sont chargés des blessés britanniques avant leur acheminement vers les hôpitaux de la Manche. Heilly et Vecquemont peuvent recevoir 3000 blessés. Le 1er juillet 1916, il faudra en accueillir quatre fois plus !

 

Les troupes alliées venues d'Inde arrivent à l'été 1916, la cavalerie stationnant à Daours ravage les rares terres cultivées.

Si les réfugiés venant du nord ont traversé régulièrement depuis le mois d'août 1914, on peut constater que nombreux sont ceux qui s'y arrêtent pour s'y installer provisoirement à partir de l'été 1916. Venant de la région d'Albert et du Pas-de-Calais, ils ne veulent pas s'éloigner trop de leurs villages, dans l'espoir d'une fin de guerre rapide. Nombreux sont employés dans les fermes contre le gîte et le couvert, mais la situation s'éternisant, certaines tensions apparaissent aussi bien pour les autochtones que pour les réfugiés qui se sentent exploités. Août 1914, les réfugiés du nord traversent le village. Employés dans les fermes, certains s'y installent à l'été 1916 occasionnant des tensions.

Au printemps 1918, la dernière grande offensive allemande mène l'ennemi aux portes d'Amiens. A Villers (moins de 4 km), les troupes australiennes remplacent les Britanniques. Face au danger imminent, la population est évacuée le 25 mars vers l'ouest et la Normandie. Daours et Vecquemont seront occupés durant cinq mois par les Australiens. Trois civils de Daours n'ayant pas voulu évacuer seront retrouvés, dans les décombres de leurs maisons. De nouvelles tranchées sont creusés un peu partout, dans l'hypothèse d'un franchissement de la Somme par les Allemands.

Au cours de terribles combats, plusieurs milliers d'Australiens perdent la vie pour libérer Villers-Bretonneux et arrêter les allemands face à Amiens. Vecquemont devient le plus grand centre médical de la région, permettant d'évacuer les blessés vers Rouen, Le Tréport ou Etaples.

Quand les habitants rentrent, fin septembre 1918, un spectacle de désolation les attend: maisons et bâtiments publics sont détruits par les tirs d'artillerie, pillés. Il n'y a plus aucun arbre. Toutes les étables, greniers, caves et granges sont vides. Les champs de tranchées et de barbelés ne seront plus cultivables avant deux ans ! 

En hommage aux 41 habitants de Daours et Vecquemont, victimes de guerre deux monuments seront érigés. Et la vie reprendra comme avant… ou presque

 

Conférence de M. et Mme Becquet

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